Friday, July 13, 2007

LA PÊCHE ET L'AQUACULTURE EN OUTRE-MER

RAPPORT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA REPUBLIQUE

La pêche et l'aquaculture en Outre-mer rapporté par Gérard d'ABOVILLE au nom de la section de l'Agriculture et de l'alimentation et adopté par l'assemblée plénière des 26 et 27 juin 2007.

Résumé : La pêche et l'aquaculture sont des activités essentielles pour le développement économique et social des collectivités françaises d'Outre-mer et pour un aménagement équilibré de leur territoire.
Le Conseil économique et social propose un ensemble de mesures visant à moderniser et à organiser ces filières pour, dans le cadre d'un développement durable, mieux répondre à la demande en produits halieutiques du marché local mais aussi européen, largement importateurs.
Lien vers le rapport (format pdf - 168 pages -1 328 Ko :


Extrait :

"5. Atouts et handicaps de la pêche polynésienne

La ressource existe et n’est pas, pour le moment, contingentée. Mais il faut aller la chercher là où elle est. Les distances sont grandes et il n’y a pas toujours les équipements et les infrastructures nécessaires dans les îles où la ressource est la plus abondante. Jusqu’en 2006, les thons étaient probablement plus loin des zones habituellement exploitées, dans l’est et le sud de la ZEE polynésienne ; depuis, la ressource semble être plus abondante.
Des soutiens importants ont été apportés aux pêcheurs pour les aider à trouver des zones de pêche plus riches : fourniture de cartes de l’environnement marin, pêches exploratoires aidées. Des DCP ont été installés pour favoriser les regroupements de poissons.
La Polynésie française a entrepris de nombreuses démarches pour avoir accès à des zones de pêche extérieures à sa propre ZEE ; c’est ainsi qu’a été conclu un accord bilatéral avec l’archipel océanien du Kiribati. La France ayant adhéré, le 12 mai 2005, à la Convention sur la conservation et la gestion des poissons migrateurs du Pacifique occidental et central, la Polynésie a siégé à la commission en tant que territoire participant. Les mesures prises n’ont pas eu de répercussions contraignantes pour le développement de la pêche polynésienne ni,
de façon plus générale, pour la pêche insulaire du Pacifique.
La flottille palangrière est sous perfusion, elle a connu de nombreuses difficultés. La ressource s’est éloignée, les navires construits se sont avérés peu adaptés pour une pêche plus lointaine, exigeant des campagnes de pêche plus longues. Un certain nombre de bateaux sont dans une situation critique.
La difficulté pour trouver des marins est l’un des autres problèmes de la pêche polynésienne, comme il l’est également pour de nombreuses collectivités ultramarines. La part de pêche n’est pas toujours suffisante pour assurer une rémunération attractive pour les pêcheurs. À ce sujet, on peut s’interroger sur la pertinence d’un système où les marins sont payés à la part, dans des cas où l’armateur du navire est également mareyeur et achète directement sa production.
Il n’y a pas de véritable statut du pêcheur, le problème de la couverture sociale n’est pas résolu. De plus, les Polynésiens ne sont pas habitués à des campagnes de pêche longues.

D’importants investissements ont été faits à terre. En 2005, la première phase de reconstruction du bâtiment de mareyage a été achevée ; elle permet de reloger quatre mareyeurs dans des ateliers plus spacieux et aux normes sanitaires réglementaires. Deux machines à glace permettent d’approvisionner les mareyeurs du bâtiment de mareyage export. Un nouveau tunnel de congélation a été mis en place.
La pêche lagonaire est peu réglementée. L’absence de données chiffrées fiables ne facilite pas la gestion des ressources lagonaires. 2005 a été la première année de mise en application du premier Plan de gestion des espaces maritimes (PGEM) de Polynésie française, celui de Moorea. Des opérations de contrôle de la commercialisation des produits ont été également menées.


6. De nouveaux projets sont envisagés
Ils visent à aller chercher la ressource là où elle est, à valoriser la ressource locale ou à créer les infrastructures nécessaires pour l’entretien et l’approvisionnement des navires de pêche de cette zone du Pacifique.

6.1. La pêche à Clipperton
Clipperton est un atoll de trois kilomètres sur quatre, situé au large du Mexique.
L’ilot de Clipperton génère une ZEE de 434 000 km2, près de la moitié de la ZEE française de l’hémisphère nord.
L’explorateur anglais Clipperton l’aurait découvert au XVIIè siècle. Il a été occupé pour la première fois, en 1711, par les Français qui l’on appelé Île de la Passion. Cette terre a connu une histoire perturbée, elle a été revendiquée par le Mexique, les États-Unis et la France. Un arbitrage du début du XXè siècle l’a finalement confié à la France. Dans les années soixante, au moment où l’on procédait aux essais nucléaires dans le Pacifique, une présence militaire et scientifique y a construit quelques bâtiments.
La zone maritime environnante est très poissonneuse. On y trouve des thonidés pêchés par le Mexique qui bénéficie d’autorisations de pêche délivrées par le Haut commissaire de la Polynésie française. Cette zone est, par ailleurs, victime de la pêche illégale.
Des licences de pêche sont également accordées à des pêcheurs plaisanciers californiens.
Malgré l’abondance de la ressource, l’éloignement de la Polynésie en rend l’exploitation problématique.

6.2. L’engraissement de thons
Parmi les autres projets, figure la création d’une ferme d’embouche de thon. Les jeunes thons (surtout des bonites, moins appréciées que le yellow fin) seraient pêchés autour des Marquises pour être ensuite transportés sur Hao, dans les Tuamotu, ce qui entraînera des déplacements longs et difficiles à réaliser (les juvéniles seraient transportés dans des cages remorquées lentement).
Hao a été le siège du centre d’expérimentation nucléaire du Pacifique et dispose, de ce fait, de diverses installations.
Pour produire 1 000 tonnes de thon, il faut 10 000 tonnes de sardines, ce qui suppose l’arrivée de nombreux containers. Il faut aussi contrôler cette nourriture pour éviter tout apport de maladies.
L’IFREMER estime qu’il est trop tôt pour lancer ce projet qui ne fait pas l’unanimité, certains pensent qu’une telle ferme gagnerait à être implantée aux Marquises, pour éviter un transport laborieux et aléatoire des jeunes thons. On évoque aussi l’alternative d’orienter plutôt la production vers des poissons d’aquarium.
Dans un premier temps, un projet pilote, plus modeste, semblerait avoir obtenu l’accord des différents intervenants, y compris celui de la direction générale des impôts qui doit donner son agrément en matière de défiscalisation.

6.3. La création d’une base logistique pour pêcheurs hauturiers
Il serait très intéressant, pour la Polynésie, de développer, à Tahiti, une zone d’avitaillement, d’entretien et de réparation pour les grands navires hauturiers qui pêchent dans le Pacifique. Cette base offrirait des services plus chers que ceux offerts au Chili, en Australie ou aux Fidji, mais elle permettrait, profitant de sa situation privilégiée au coeur de la zone, de raccourcir les trajets, et favoriserait ainsi l’allongement des campagnes de pêche. Les palangriers perdent actuellement quatre à six jours de pêche.
Le gouvernement de la Polynésie Française, reprenant un projet qui remonte au début des années 1980, a lancé des grands travaux d’infrastructure pour aménager, à Faratea, une telle plate-forme logistique destinée aux navires de pêche locaux et internationaux et à la zone portuaire associée.
La zone aménagée devrait atteindre plus de 50 hectares, en arrière du futur port de Faratea. Une première tranche de travaux, entamée en avril 2007, devrait permettre de dégager, dès le milieu de l’année 2008, une surface de 20 hectares dédiés notamment à la construction et à la réparation navale. "

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